Manifeste. Contre la criminalisation de la solidarité avec le peuple palestinien

Devant la décision de l’Audiencia Nacional de poursuivre en premier lieu, et après refuser de classer l’affaire contre Angeles Maestro et deux autres camarades pour l’envoi de fonds au peuple palestinien, tout en ordonnant l’ouverture de Sommaire ordinaire les accusant de collaboration avec une organisation terroriste, les soussignés déclarent que :

  • L’imputation des trois camarades pour collaboration avec une organisation terroriste, fondée sur la collecte de fonds destinés à la reconstruction d’installations sanitaires détruites par l’armée israélienne, qui a causé ainsi des milliers de morts et de blessés en 2014 et 2015, manque de toute légitimité . Les peines prévues par le Code pénal prévoient entre deux et dix ans d’emprisonnement et des amendes correspondant au triple des montants envoyés.
  • Le prétexte invoqué, avoir livré ces fonds à la dirigeante palestinienne Leila Khaled, membre du Front populaire pour la libération de la Palestine considéré par l’UE comme une organisation terroriste, est inacceptable. Leila Khaled est un symbole de la résistance de son peuple et elle est invitée avec une certaine fréquence – comme à cette occasion – par des municipalités comme celles de Barcelone et Madrid et d’autres institutions universitaires et sociales. Au cours de ces visites, il a fait des déclarations publiques en faveur de la lutte du peuple palestinien contre l’occupation israélienne, sans que son activité s’ait vue entravée.
  • La décision de l’Audiencia Nacional, ainsi que la persécution menée contre les membres et les institutions du mouvement Boycott, Désinvestissements et Sanctions (BDS), c’est une atteinte aux sentiments légitimes de solidarité avec le peuple palestinien largement répandus dans notre société.

Pour tout cela, nous exigeons :

  • Que soient levées toutes les accusations contre les camarades susmentionnées, ainsi que la cessation de toute répression contre l’activité solidaire avec le peuple palestinien
  • Que l’État espagnol cesse de protéger les initiatives juridiques promues en dernière instance par l’État d’Israël, qui cherche non seulement à obtenir l’impunité pour les massacres perpétrés contre le peuple palestinien, mais aussi à réduire au silence les voix et les activités de solidarité qui les dénoncent.
  • Enfin, nous appelons toutes les organisations sociales, syndicales et politiques à ne pas se laisser intimider et à intensifier les tâches de leur solidarité légitime avec le peuple palestinien. Nous demandons également aux médias se déclarant indépendants, à rompre le silence qui entoure les attaques israéliennes contre la Palestine et la répression de la solidarité.